JUIN l593.                                     4--9
c'estoit un blasphème de dire que le Bearn ois se feroit catholique ; lui fait son procés, l'instruit lui-mcsme, sans autres contredits ni salvations; puis en prononce l'arrest en sa chaire, par lequel il le declare indigne d'estre jamais roy. Aprés cela tire de son sein et lit tout haut un livre imprimé au commencement de ces troubles, contenant les protestations ct sermens de l'Union, où entre autres articles on proteste ne faire jamais paix ni treufve aucune avec l'hérétique, nom­mement avec le roi de Navarre. U y en avoit là tout plain des Seize attiltrés qui en avoient dans leurs seins, et les monstroient à ceux qu'ils tenoient pour politiques, et leur disoient : « Voies ! il ne dit que la « verité. Lises : vous trouverez qu'il y est tout ainsi « comme il nous le dit de mot à mot, » comme cher-chans occasion de querelle. Mais les autres, ad visés, ne respondirent mot. Dupont sergent, et Lochon pro­cureur, tous deux des Seize, m'en monstrerent un, estans tous deux auprès de moi à Saint-André audit sermon.
Au sortir de ceste prédication, une troupe de seize passans par devant le logis de La Rue, qui estoit ma­lade, Fapelerent chien die politique, bearniste, traistre et meschant.
Ce jour, M. de La Chastre (0 fist le serment à la cour 'de mareschal de France.
Le samedi 19 juin, Boucher en son sermon déclama contre ceux du conseil qui avoient dit que tous ces sermens qu'il avoit leus en sa chaire le jour de devant,
(0 Bt. de La Chastre : l'un des quatre maréchaux nommés par le duc de Mayenne.
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